Communiqué de Presse

Santé des étrangers : une discrimination de plus

Le 5 février 2015, un nouveau coup a été porté à l’accès aux soins des personnes étrangères résidant en France. Un décret émanant du ministère de la santé, a exclu les bénéficiaires de l’Aide médicale d’État (à l’exclusion des enfants mineurs) de la prise en charge des médicaments à « faible service médical rendu », autrement dit, dont l’utilité a été jugée faible par la Haute Autorité de Santé [1]. Or ces médicaments continuent d’être remboursés à 15% pour les autres assurés sociaux, et à 100 % pour les bénéficiaires de la Complémentaire-CMU, c’est-à-dire pour les assurés sociaux précaires, soumis aux mêmes conditions de ressources que les bénéficiaires de l’AME.
 
Cette mesure n’est pas la première atteinte portée à la santé des personnes bénéficiaires de l’AME. Il est à craindre qu’elle ne soit pas la dernière.

Si c’est l’utilité des médicaments visés qui est en cause, pourquoi leur remboursement est-il maintenu pour tous sauf les étrangers précaires ? Le pouvoir politique choisit, encore une fois, l’exclusion des patients les plus fragiles : le risque est de voir la liste des restrictions s’allonger pour les bénéficiaires de l’AME, avant peut-être de les étendre à d’autres catégories d’assurés sociaux.

A l’heure où la France est mise à l’index par le Commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe pour son attitude discriminatoire envers les migrants [2] cette mesure est un symbole du mépris du gouvernement pour l’accès aux soins des étrangers qui résident sur son territoire.

L’ODSE et la FNARS dénoncent cette discrimination vis-à-vis des étrangers précaires qui doivent avoir droit aux mêmes soins que le reste de la population vivant en France.